Sorties nature Sentinelles du climat
Le Changement climatique a des effets bien visibles sur le territoire, à commencer par celui sur les espèces vivantes.
Avec le programme Sentinelles du climat, chacun peut aider la recherche grâce à l’observation de treize espèces témoins.
Un programme de science participative
Golfe Morbihan Vannes Agglomération (GMVA), le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan (PNRGM) et Clim’actions Bretagne lance la nouvelle plateforme et application de science participative Sentinelles du climat dans la lignée de l’Atlas de la Biodiversité Communal.
Son objectif est d’étudier les effets du Changement climatique sur 13 espèces animales et végétales : Hirondelle rustique, Coucou gris, Cétoine dorée, Papillon demi-deuil, Lézard des murailles, Bernache cravant, Morgate, Hérisson d’Europe, Lilas commun, Orchis bouffon, Primevère sauvage, Chêne pédonculé et Châtaigner commun.
Comment cela fonctionne-t’il ?
Le principe est simple, si au cours d’une balade ou d’une activité en extérieur vous observez l’une des 13 espèces concernées, vous pouvez la signaler sur l’application dédiée : https://observation.parc-golfe-morbihan.bzh/climat
A quoi serviront les données ?
Les informations récoltées seront analysées par plusieurs organismes comme l’Ifremer, l’Office Français de la Biodiversité, la LPO et l’Office Nationale des Forêts (ONF). Ces données permettront d’étudier l’impact du Changement climatique sur les espèces, notamment en observant les évolutions des dates de migration, de floraison ou de comportements.
10 sorties nature sont organisées dans ce cadre, afin de présenter le programme Sentinelles du climat et sensibiliser le grand public à la richesse de la biodiversité ordinaire et à l’impact du Changement climatique dessus. Elles sont animées par Juliette Le Cagnec pour Clim’actions et réalisées en partenariat avec le PNRGM et GMVA.
Sortie au Bois du Hayo (Elven)
Le mercredi 9 avril 2025, 12 participants ce sont aventurés dans le Bois du Hayo pour observer les transformations printanières de la forêt et notamment la formation des premières feuilles du Chêne pédonculé.
Le Bois du Hayo est un espace boisé de 30 ha qui avec le Bois du Helfaut constitue un massif forestier de 120 hectares. Il appartient à GMVA depuis 1994 et a pour vocation de produire du bois, ainsi que d’être un lieu de promenade. Il est soumis au Régime forestier et sa gestion est confiée à l’ONF. Au départ planté de résineux, il comprend aujourd’hui des feuillus, dont essentiellement des chênes sessiles et des chênes rouges.
Depuis 2001, il présente un arboretum de 1 000 m2 qui est composé de 28 espèces différentes. C’est en s’appuyant sur ce dernier que les participants ont pu s’exercer à la reconnaissance des différentes espèces d’arbres. Ils ont pu le faire dans un premier temps à partir de l’écorce des arbres et au mini-guide de la Salamandre, puis dans un second temps en observant les feuilles et grâce à la clé de détermination de l’ONF.
Cette balade a également permis d’aborder le cycle de vie des arbres, la singularité de chaque espèce, l’impact du Changement climatique sur les forêts et l’importance de conserver des forêts diversifiées en bonne santé.
Sortie à la Lagune de Kerpont (Saint-Gildas-de-Rhuys)
Le jeudi 10 avril 2025, 14 participants ont fait le tour de la Lagune de Kerpont pour observer l’arrivée des oiseaux estivants, dont l’une de ses représentante les plus connue est l’Hirondelle rustique.
La lagune est une étendue d’eau saumâtre séparée de l’océan par un cordon dunaire. Elle abrite de nombreuses espèces terrestres et marines qui viennent s’y réfugier, s’y nourrir ou nicher. Des aménagements ont été réalisés en 2024 pour concevoir un îlot de nidification pour favoriser la nidification d’espèces telles que les sternes pierregarin et les avocettes élégantes.
Les participants ont pu bénéficier de l’expertise et de la connaissance du terrain de Noémie Techer, chargée de mission environnement et urbanisme réglementaire à la commune de Saint-Gildas, et de Sébastien Leduc, responsable du centre technique de la commune de Saint-Gildas. Cela leur a permis d’avoir une meilleure approche et compréhension des enjeux dans la gestion d’un espace naturel. Ainsi, on pu être abordé la gestion des espèces exotiques envahissantes et la règlementation mise en place pour limiter le dérangement de la faune notamment lors de la période de reproduction.
Cette balade était également l’occasion de parler du cycle de vie des oiseaux (hivernants, estivants, sédentaires, migrateurs) et de l’impact déjà visible du Changement climatique dessus.

Photo : Gilles Garancher
Armés de jumelles et grâce à la récente installation d’un observatoire sur le site, les participants ont pu s’exercer à l’identification des limicoles, tels que les Echasses blanches, les Avocettes élégantes et les Tadornes de belon. Les petit passereaux chanteurs des roselières et arbustes, moins faciles à observer, ont pu être identifiés grâce à une écoute attentive et à la reconnaissance de leur chant, spécifique à chacun.

Photo : Juliette Le Cagnec
La dernière partie de la sortie était dédié à l’observation et à la reconnaissance des oiseaux qui cohabitent à Suscinio, allant du Phragmite des jonc jusqu’au Grand cormoran, en passant par les Echasses blanche et les Mouettes rieuse et mélanocéphale.
Sortie aux Dunes de Suscinio (Sarzeau)
Le jeudi 17 avril 2025, 9 participants sont partis explorer les différents milieux qui composent le site des Dunes de Suscinio et découvrir les secrets de l’Orchis bouffon. Cette sortie a été coanimée avec Jean-Philippe Willaume, coordinateur des actions locales trames vertes et bleues au PNRGM.
La balade a commencé par un rappel de ce qu’est la laisse de mer, son importance pour l’écosystème de la plage et donc de la préserver. C’est notamment le lieu de la nidification du Gravelot à collier interrompu, petit limicole migrateur. De plus, grâce aux décomposeurs, la laisse de mer apporte de la matière organique qui permet le développement d’une flore particulière (Chiendent du littoral, Bette maritime, Panicaut maritime, etc.), en partie importante pour la fixation des dunes .
Les participants se sont ensuite dirigé vers les pelouses en arrière dune pour observer l’Orchis bouffon. Un temps a été dédié au dessin de la plante pour s’entraîner à reconnaître les critères d’identification de l’espèce. Ce fût également l’occasion de parler des stratégies étonnantes que développent les orchidées tout au long de leur cycle de vie et de l’importance à les protéger.