Recherche action participative de Clim’actions Bretagne

Associer la recherche universitaire à nos actions de terrain

Qu’est-ce qu’une recherche-action participative ?

La recherche-action est une méthode de recherche qui vise à nourrir de nouvelles pratiques sociales tout en produisant des connaissances scientifiques.

Les formes sont diverses mais ont en commun d’associer une action de terrain avec les personnes directement concernées par le sujet, et un regard académique qui analyse les résultats pour les théoriser et proposer des solutions aux problèmes soulevés. La démarche vise également une modification des rapports sociaux et de domination (de classe, de genre, d’âge, etc.) pour plus d’émancipation individuelle et collective.

La recherche-action participative implique un partenariat entre des universitaires et d’autres acteurs tout au long du processus de la recherche. Ce partenariat intervient à différentes étapes : de la formulation des questions et objectifs de recherche au choix du cadre théorique et des méthodes, en passant par le recueil des données. 

Pourquoi  Clim’actions Bretagne s’intéresse à la méthode de recherche-action participative ?

Clim’actions Bretagne est un laboratoire citoyen d’idées et de projets pour anticiper, accompagner les impacts du changement climatique et agir de manière concrète, collaborative et positive.

Ses forces vives – administrateur.trice.s, équipe permanente, bénévoles et partenaires – détiennent déjà des connaissances significatives sur le changement climatique.

L’association souhaite néanmoins renforcer son impact sur le terrain en rencontrant de nouveaux publics, de nouveaux acteurs, tout en étant solidement accompagnée par le milieu universitaire. La recherche-action participative, qui permet de construire l’expertise collective au fil de l’eau, répond ainsi à ce besoin.

Une première recherche-action sur la précarité et le climat

Les populations des quartiers prioritaires sont souvent la cible des politiques publiques (campagne d’éco-gestes, injonctions aux bonnes pratiques…), sans que celles-ci aient véritablement interrogé le vécu des personnes concernées. Mieux tenir compte de leurs réalités revêt donc à la fois un enjeu démocratique et un enjeu d’adhésion et d’implication de tous.tes dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.

Clim’actions Bretagne, le Laboratoire d’études et de recherche en sociologie (LABERS) et l’Université de Bretagne Occidentale se sont associés pour conduire une recherche-action participative sur ce sujet, dans le cadre d’un appel à projet « Recherche et société » de la Région Bretagne

Les questions de recherche posées :

  • Comment accompagner au mieux les personnes en situation de précarité économique à se saisir des enjeux environnementaux et climatiques ?
  • Comment identifier et valoriser leurs savoirs, compétences et expériences pour mener des actions individuelles et collectives en faveur d’un cadre de vie vivable, désirable et juste ?

Les objectifs de la démarche

  • Saisir les pratiques et les représentations en matière d’écologie des habitant.es de quartiers prioritaires de la ville (QPV), habités majoritairement par des personnes en situation de pauvreté ou de précarité économique et plus largement par des classes populaires.
  • Rendre visible les actions, savoirs, compétences, expériences déjà là, mais aussi les contraintes, les obstacles, les difficultés rencontrés par ces habitant.es dans l’intégration des enjeux écologiques à leur vie quotidienne.

La méthode de travail

  • Création d’un comité de pilotage et d’un comité de suivi.
  • Accompagnement par l’atelier de l’Hermine, désignée en qualité de tiers-veilleuse.
  • Rencontre avec les différents acteurs du réseau associatif en matière d’environnement et de dispositif social au sein du quartier prioritaire cible. Développement de partenariat pour la tenue des ateliers au sein même du quartier.
  • Diffusion de flyers et d’affiches de communication du projet.
  • Mobilisation d’un groupe d’habitant.e.s (au moins 6 personnes) avec la nécessité de maintenir le groupe dans la durée.
  • Planification et organisation de 6 ateliers sur les thématiques du logement, de la mobilité, de la consommation et de l’alimentation, et en présence des chercheur.se.s du LABERS. Ces ateliers sont des temps de partage dont la facilitation de la parole se base sur des outils d’Education Populaire.
  • Collecte des témoignages des habitant.e.s au cours d’entretiens individuels.
  • Analyse des données et identification des pouvoirs d’agir ou, au contraire, des impossibilités.
  • Valorisation de la publication des résultats.

Un premier parcours en 2023 dans le quartier de Kercado

Lieu : quartier de Kercado, à Vannes (56)

Rencontre avec acteurs locaux :

  • l’association Mine de Rien
  • le Relais Prévention Santé
  • le centre socioculturel Les Vallons
  • Bilan positif des habitantes : sensation d’avoir été écoutées, confortées dans l’envie de s’engager, de participer à des actions concrètes, besoin d’approfondir les connaissances, envie de transmettre et de sensibiliser autour de soi.
  • Besoins exprimés par les habitants : manque de clarté parmi ce qui est déjà existant en terme d’écologie, conscience de la nécessité d’action tout en regrettant la pression mise sur les individus.
  • Ajustements proposés pour la suite : se défaire de l’objectif de « sensibilisation » pour se concentrer sur l’émergence et le partage des savoirs.

Un deuxième parcours en 2024 dans le quartier de Ménimur

Lieu : quartier de Ménimur, à Vannes (56)

Rencontre avec les acteurs locaux :

  • Centre socioculturel Henri Matisse
  • Association Nov’ita
  • Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée
  • l’Entreprise à But d’Emploi Acsomur
  • Bar restaurant associatif Ty Colibri
  • Les Compagnons Bâtisseurs
  • ATD Quart Monde
  • Les Cuisiniers Solidaires
  • Service Développement Social Urbain de la Ville

Bilan graphique des ateliers