Livres sur le climat
Les commentaires sont des textes extraits des présentations des éditeurs. Ces livres ont été sélectionnés car ils apportent des connaissances et des réflexions importantes à notre problématique Climat. Vous pouvez demander ces livres dans votre librairie.
Du souffle dans les mots, 30 écrivains s’engagent pour le climat, Arthaud, 2015. A la veille de la 21 eme Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris en décembre 2015, la maison des écrivains et de la littérature, association dont la vocation est de fédérer les écrivains, de les représenter et grâce à eux de promouvoir la littérature a décidé de monter au front sereinement parce quelle est convaincue que la littérature peut et doit faire quelque chose. La Mel a demandé à 31 écrivains associés en un Parlement sensible des auteurs de prendre la parole et d’écrire sur la crise climatique et écologique à laquelle nous sommes tous confrontés.
Climat, le temps d’agir, ouvrage collectif du Club des Argonautes sous la direction de Michel Petit membre du Club des Argonautes, Cherche Midi 2015. En 2011, le livre Climat, une planète et des hommes, rédigé par les Argonautes avait pour objectif de mettre à la disposition d’un large public les éléments qui conduisent à une telle conclusion. La question qui se pose maintenant est celle des actions que doit entreprendre l’humanité pour faire face à cette réalité du changement climatique.
Gérard Borvon « respirer tue : agir contre la pollution de l’air » Paris collection Demain matin, (septembre 2016) Quels sont les effets de la pollution de l’air sur la santé humaine ? Quelles sont les mesures mises en oeuvres par les politiques ? Quelles sont les solutions ? Gérard Borvon est aussi auteur de nombreux travaux visant à diffuser la culture scientifique et spécialiste des pollutions.
Pascal Canfin « climat 30 questions pour comprendre la conférence de Paris » Les petits matins 2015 Face au dérèglement climatique, la technologie peut-elle nous sauver ? La France est-elle exemplaire ? À quoi peut s’engager Barack Obama ? Pourquoi les choses bougent-elles en Chine ? Qui sont les adversaires de la lutte pour le climat ? Les auteurs, qui suivent les négociations et y participent de l’intérieur, décryptent les enjeux géopolitiques, économiques et financiers qui entourent ce sommet décisif pour notre avenir. La « bataille de Paris » n’est pour l’heure ni gagnée ni perdue. Elle se joue en ce moment : dans le cercle des négociations officielles, dans le monde économique et financier, mais aussi dans l’indispensable mobilisation citoyenne.
Changeons d’agriculture, réussir la transition, Jacques Caplat, Actes Sud, 2014 Le “modèle” agricole qui s’est imposé depuis quelques décennies est de plus en plus critiqué en raison de ses conséquences néfastes sur l’environnement, l’emploi et la santé humaine et animale. Pourtant, sa remise en cause est souvent écartée au nom de l’urgence alimentaire : il serait “le seul capable de nourrir l’humanité”. Cette affirmation péremptoire interdit le débat et nous enferme dans une impasse dont il est urgent de sortir. L’objet de cet ouvrage est de lever certains malentendus et de détailler les alternatives qui nous permettront d’élaborer une autre agriculture, capable de réconcilier paysans, environnement et société.
Pour ce faire, l’auteur explique quels ont été les choix scientifiques, économiques et politiques qui ont présidé à l’élaboration du modèle “conventionnel”, et démontre que d’autres choix tout aussi performants sont possibles. Il décrit alors les étapes d’une transition en s’appuyant sur la réalité de milliers de paysans passés de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique. C’est donc bien d’actes concrets et réalisables qu’il est question ici, où paysans et citoyens sont mis à contribution, chacun ayant son rôle à jouer dans une transition réussie vers l’agriculture de demain.
Toxique planète, Le scandale invisible des maladies chroniques, André Cicolella, Seuil, 2013. Aujourd’hui, 2 décès sur 3 dans le monde sont le fait des maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, cancers, diabète…). En France, ces maladies progressent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique. Le cancer touche 1 homme sur 2 et 2 femmes sur 5. Les coûts générés font imploser les systèmes de santé. Face à cette catastrophe sanitaire, il est temps de réagir. Les maladies chroniques ne sont ni un simple effet du vieillissement ni une fatalité : notre environnement moderne est en cause. Des milliers de molécules chimiques l’ont contaminé mais aussi la malbouffe, la sédentarité, la pollution urbaine, le travail précaire et stressant et les inégalités au Nord comme au Sud. La découverte des « perturbateurs endocriniens », la mise en évidence d’une transmission de cet héritage toxique aux générations futures révolutionnent la pensée scientifique et réclament de nouvelles politiques de santé à l’échelle mondiale. Au-delà d’un constat fondé sur les références scientifiques les plus solides, André Cicolella livre des clés pour l’avenir : oui, les maladies chroniques peuvent reculer, à condition de repenser notre façon de vivre, de consommer et de travailler ! André Cicolella est chimiste, toxicologue, conseiller scientifique à l’Ineris et enseignant à Sciences Po. Il est président du Réseau Environnement Santé à l’origine de l’interdiction du bisphénol A dans les biberons, de l’interdiction du perchloréthylène dans les pressings, etc. Il est l’auteur notamment d’ Alertes Santé, Fayard, 2005.
Le sol une merveille sous nos pieds ouvrage collectif dirigé par Christian Feller, Belin, 2016 Qu’y a-t-il de commun entre le roquefort et la tuberculose ? Le sol ! L’arôme si particulier du roquefort provient d’un champignon originaire du sol, le Penicillium roqueforti. Et le médicament qui a permis de lutter efficacement contre la tuberculose, la streptomycine, a été extrait en 1943 d’un autre champignon du sol, le Streptomyces griseus.Le sol est incontournable dans notre quotidien. Nous marchons, nous roulons, nous construisons, nous cultivons sur le sol. En un mot, nous vivons à partir du sol ! Non content de faire pousser nos arbres fruitiers et nos légumes, le sol nous rend une quantité incroyable de biens ou de services. Il nous aide à lutter contre les inondations, nous offre des matériaux de construction, nous maintient en bonne santé, ou encore inspire mythes et oeuvres d’art…
Dans cet ouvrage, les auteurs décrivent cette merveille souvent méconnue. Qu’est-ce que le sol, Quels organismes y habitent ? Quels sont les chemins de l’eau dans le sol ? Comment peut-il nous aider dans la lutte contre le changement climatique ?
Le Grand Débordement Pourquoi les déchets nous envahissent, comment les réduire d Élodie Fradet, Annick Lacout et Pascal de Rauglaudre, rue de l’échiquier 2014 « Le déchet n est plus une ordure, un peu honteuse et le plus souvent invisible, c’est le résultat de nos choix de production et de consommation. […] Ce que nous abandonnons et la manière dont nous le faisons en dit long sur l organisation de nos activités humaines et sur nos valeurs. » (Bruno Genty) Entre le tout jetable de la société de consommation et la déresponsabilisation des consommateurs, le volume des déchets ménagers ne cesse de croître. En France, cela représente 374 kilos par habitant et par an. Or les ressources finies de la planète ne nous donnent guère le choix : l enjeu, pour les collectivités locales, les entreprises et les citoyens, c est désormais de réduire et de valoriser les déchets. Les auteurs de ce livre le démontrent, en s appuyant sur des innovations prometteuses, et sur de nombreux exemples édifiants.
L’avenir du climat : enquête sur les climat septiques, Stephane Foucart, Folio, 2015 La communauté internationale, qui se retrouve en novembre 2015 à Paris, avait promis en 2009, au sommet de Copenhague, de maintenir le réchauffement sous le seuil d’une augmentation de 2° C par rapport à la température moyenne de la période préindustrielle. Cet engagement ne sera pas respecté. Il est désormais trop tard : les États-Unis devraient faire baisser leurs émissions de 15 % par an, la Chine de 10 %, l’Europe de 6 %. Vu les inerties combinées du système économique mondial et de la machine climatique, il est devenu illusoire de conserver un climat stabilisé sous cette limite. Le temps que nous avions pour agir, nous l’avons perdu en tergiversations, en vaines discussions. Comment et pourquoi la science climatique a-t-elle été si longtemps ignorée, relativisée, mise en doute? Dans les coulisses de cette bataille, où Stéphane Foucart, journaliste scientifique au journal Le Monde, nous fait pénétrer, le lecteur trouve pêle-mêle l’ignorance, le mensonge et la manipulation. Le constat est glaçant : c’est la vérité de tout un domaine d’étude qui est menacée de disparition. Au risque de démobiliser l’opinion et d’encourager l’inaction des politiques et d’abandonner toute éthique scientifique.
Daniel Giraudon, du chêne au roseau, traditions populaires de Bretagne, 2010. L’auteur consacre son ouvrage au folklore des arbres et des plantes. On y trouve, avec humour et poesies dans une suite de petites monographies, toutes ces belles histoires que les gens du peuple racontaient en Bretagne et dans les autres pays celtiques. Daniel Giraudon a recueilli un nombre impressionnant de croyances, de ritournelles, de devinettes, de jeux buissonniers et autres contes nous révélant un répertoire varié et infini.
Drawdown Paul Hawken Actes Sud 2018 Drawdown désigne le point de bascule à partir duquel la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, après avoir atteint un pic, se met à diminuer d’une année sur l’autre. L’objectif de ce livre est de nous aider à engager cette bascule.
Pour y parvenir, Paul Hawken et soixante-dix chercheurs proposent quatre-vingts solutions pour inverser le cours du changement climatique. En décrivant leurs impacts positifs sur le monde financier, les relations sociales et l’environnement, ils nous enjoignent à organiser notre action : commencer par ce qui aura le plus d’impact et construire une stratégie globale. Nous disposons de tous les outils nécessaires, à nous de nous mettre au travail
Les dessous de la cacophonie climatique, Sylvestre Huet, Hors collection, 2015. Que faut-il savoir du dossier climatique pour prendre part au débat citoyen sans se faire duper ? Que valent les slogans des uns et des autres ? Pour faire le tri dans la cacophonie des discours contradictoires où se mêlent arguments économiques et sociaux, résultats scientifiques et convictions idéologiques, il convient de prendre du recul et de dire les choses telles qu\’elles sont, même si ça fait mal ! Sylvestre Huet est journaliste à Libération. Spécialisé dans le domaine de l\’information scientifique, il suit le dossier climatique depuis plus de trente ans. Il propose ici un antidote aux simplifications abusives qui polluent ce débat décisif pour l\’avenir de nos sociétés, mais aussi pour l’évolution de l’environnement naturel dans lequel nous vivons.
Osons, plaidoyer d’un homme libre, Fondation Nicolas Hulot, 2015 Ce manifeste écrit par Nicolas Hulot est un cri du cœur, un plaidoyer pour l’action, un ultime appel à la mobilisation et un coup de poing sur la table des négociations climat avant le grand rendez-vous de la COP21. Il engage chacun à apporter sa contribution dans l’écriture d’un nouveau chapitre de l’aventure humaine, à nous changer nous mêmes et par ce biais à changer le monde. Diagnostic implacable, constat lucide mais surtout propositions concrètes pour les responsables politiques et pistes d’action accessibles pour chacun d’entre nous, cet ouvrage est l’aboutissement de son engagement et de sa vision en toute liberté des solutions à « prescrire » avant et après la COP21.
Paul Jorion « le dernier qui s’en va éteint la lumièr » Fayard 2016 Le genre humain se découvre, à sa très grande surprise, au bord de l’extinction. A cette menace, il ne réagit que mollement, en tentant de manière dérisoire de dégager un bénéfice commercial de toute tentative de réponse. Sommes-nous outillés pour empêcher notre propre extinction ? Notre constitution psychique et notre histoire jusqu’ici suggèrent malheureusement que notre espèce n’est pas à la hauteur de la tâche : la découverte que chacun d’entre nous est mortel l’a plongée dans une stupeur profonde dont plusieurs milliers d’années de rumination ne sont pas parvenues à la faire émerger. Le dernier qui s’en va éteint la lumière propose une description réaliste et véridique de notre espèce, de ses grandes forces et de ses immenses faiblesses. Nous comprendre nous-mêmes est la condition pour renverser la tendance qui nous conduit, si nous ne réagissons pas immédiatement avec la plus extrême vigueur, droit vers l’extinction.
« Pour éviter le chaos climatique et financier » Jean Jouzel et Pierre Larrouturou Novembre 2017 Edition Odile Jacob
Et si préserver notre climat était l’un des meilleurs moyens d’endiguer la prochaine crise financière ? Pour sauver les banques, on a mis 1 000 milliards. Pourquoi ne pas mettre 1 000 milliards pour sauver le climat ? Avec ce livre, le climatologue Jean Jouzel et l’économiste Pierre Larrouturou proposent un vrai Pacte finance-climat européen, pour diviser par 4 les émissions de CO2, dégonfler la bulle financière et créer plus de 5 millions d’emplois. La machine climatique est en train de s’emballer dangereusement. Il ne nous reste que 3 ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre si nous voulons éviter aux jeunes d’aujourd’hui un climat auquel il leur serait difficile de s’adapter. Or, dans le même temps, l’endettement mondial atteint un niveau inédit, les banques centrales nourrissent la spéculation et tout annonce une crise pire que celle de 2008. Favoriser la spéculation ou sauver le climat ? À nous de choisir.
Les veilleurs du ciel, Jean-François Julliard, Don Quichotte, 2015. Les dangers des dérèglements climatiques nous guettent. Plus un pays qui ne soit concerné, plus un gouvernement qui ne puisse fermer les yeux. Les impacts de ces dérèglements sont déjà visibles : tornades plus violentes, sécheresses plus graves, terres avalées par la montée des océans, réfugiés climatiques …. La prise de conscience est là tout comme l’urgence. Pourtant les décisions indispensables et les remises en cause nécessaires des modèles économiques et énergétiques dominants se font attendre. Manque de courage des responsables politiques ? Crainte des lobbies industriels qui défendent leurs profits ?
Face à cet immobilisme, un mouvement citoyen s’est mis en marche de l’ile de Sein à San Francisco en passant par El Hierro ou Dharnai. Tournés vers les énergies d’avenir des femmes et des hommes, des collectivités, des associations aux quatre coins du globe inventent un monde sans carbone. Et si la solution était entre nos mains ?
Tout peut changer, Naomi Klein, Actes Sud, 2015. Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur le réchauffement climatique. La «vérité qui dérange» ne tient pas aux gaz à effet de serre, la voici : notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre. Au-delà de la crise écologique, c’est bien une crise existentielle qui est en jeu – celle d’une humanité défendant à corps perdu un mode de vie qui la mène à sa perte. Pourtant, prise à rebours, cette crise pourrait bien ouvrir la voie à une transformation sociale radicale susceptible de faire advenir un monde non seulement habitable, mais aussi plus juste. On nous a dit que le marché allait nous sauver, alors que notre dépendance au profit et à la croissance nous fait sombrer chaque jour davantage. On nous a dit qu’il était impossible de sortir des combustibles fossiles, alors que nous savons exactement comment nous y prendre – il suffit d’enfreindre toutes les règles du libre marché : brider le pouvoir des entreprises, reconstruire les économies locales et refonder nos démocraties. On nous a aussi dit que l’humanité était par trop avide pour relever un tel défi. En fait, partout dans le monde, des luttes contre l’extraction effrénée des ressources ont déjà abouti et posé les jalons de l’économie à venir. Naomi Klein soutient ici que le changement climatique est un appel au réveil civilisationnel, un puissant message livré dans la langue des incendies, des inondations, des tempêtes et des sécheresses. Nous n’avons plus beaucoup de temps devant nous. L’alternative est simple : changer… ou disparaître. Tant par l’urgence du sujet traité que par l’ampleur de la recherche effectuée, l’auteur de No Logo et de La Stratégie du choc signe ici son livre le plus important à ce jour.
Submersion comment gérer la montée du niveau des mers, Laurent Labeyrie, odile Jacob, 2015. La mer monte… Inéluctable effet du réchauffement climatique, cette élévation du niveau moyen des mers n’est que de quelques millimètres par an : rien là de bien spectaculaire, même si cela suffit, comme à La Faute-sur-Mer, pour causer de terribles catastrophes. Qu’en sera-t-il lorsqu’une montée des eaux de plus d’un mètre sera atteinte d’ici à la fin du siècle, et bien plus par la suite ? Le phénomène a d’importantes conséquences économiques – il impose un réaménagement radical de toutes les zones côtières – et politiques, en déplaçant des populations entières de « réfugiés climatiques » vivant aujourd’hui sur des terres basses, comme le Bangladesh ou certains archipels océaniques. L’auteur, universitaire mais aussi élu dans une municipalité côtière de Bretagne-Sud confrontée à l’élévation du niveau marin, montre la voie qui devra tôt ou tard être suivie pour la gestion des autres questions écologiques liées au réchauffement climatique. Spécialiste de paléo-océanographie, Laurent Labeyrie a été directeur de recherches au CNRS, professeur à l’université Paris-Sud-Orsay puis membre de l’Institut universitaire de France. Il a collaboré aux rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Où atterrir ? Comment s’orienter en politique Bruno Latour, la découverte, Bruno LATOUR octobre 2017
Cet essai voudrait relier trois phénomène. D’abord la « dérégulation » qui va donner au mot de « globalisation » un sens de plus en plus péjoratif ; ensuite, l’explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités ; enfin, l’entreprise systématique pour nier l’existence de la mutation climatique.
L’hypothèse est qu’on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l’on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu’il n’y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C’est ce qui expliquerait l’explosion des inégalités, l’étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l’État national.
Pour contrer une telle politique, il va falloir atterrir quelque part. D’où l’importance de savoir comment s’orienter. Et donc dessiner quelque chose comme une carte des positions imposées par ce nouveau paysage au sein duquel se redéfinissent non seulement les affects de la vie publique mais aussi ses enjeux.
Hors saisons, Bruno Perera, Terre de Brume, 2014. Grâce à la culpabilité humaine, presque chaque distributeur de billets a son SDF, comme le bernard-l’hermite a sa coquille. Sans chien, ni crête dressée sur le crâne, ni vêtements kaki, Karnak n\’échappe pas à cet écosystème de la rue. Le plus grand, le plus vieux, le plus lourd, il a la meilleure place de la Ville, sous le DAB de la place du Marché. De son observatoire au ras du sol, sur son carton, à côté de sa boite de maquereaux qui peine à se remplir de monnaie, il surveille la rue, obsédé par la météo maussade et par ses pensées qui l’amènent loin, très loin, de son quotidien gris filasse. En huit chroniques, récits autobiographiques où il trouve enfin sa place, déformant le réel dans une langue rude et concise à l’humour grinçant, le vieux solitaire nous emporte dans des histoires haletantes où se mêlent catastrophes climatiques, écologiques et la furie des hommes.
Jean-Claude Pierre Les colères de Gaïa, qui en appelle à la solidarité et à la convivialité éditions 2015 est un militant de longue date. Il s’est engagé pour l’écologie après avoir réalisé l’état de dégradation des rivières bretonnes… Rejets d’effluents peu ou pas épurés par des collectivités ou des entreprises, utilisation excessive de produits chimiques par une agriculture devenue intensive, destruction des zones humides et généralisation des élevages industriels générant des quantités colossales de lisiers…, c’est à ces causes et non à leurs conséquences que, très tôt, il a jugé essentiel de s’attaquer. De longues années de luttes et de combats suivront, allant jusqu’aux actions juridiques pour préserver l’un des biens communs le plus précieux : l’eau. Jean-Claude Pierre a donné plus de 2 000 conférences sur les thèmes relevant de la nature et de la promotion d’un authentique développement durable et solidaire – il insiste beaucoup sur les valeurs de Solidarité. Il intervient dans tous les milieux : les collectivités, les entreprises et dans le monde de l’éducation. Se refusant à exacerber les peurs, il montre, preuves à l’appui, qu’un autre monde est possible et il s’efforce ainsi de redonner de l’espérance. Dans son dernier livre, « L’appel de Gaïa », il développe l’idée selon laquelle la Terre, puisqu’elle est la demeure des Hommes, doit être considérée comme sacrée.
Pierre Rabhi et Jacques Caplat, l’agroécologie une éthique de vie, changer d’agriculture pour changer la société, 2015. Depuis près de cinquante ans, Pierre Rabhi en est persuadé : c’est en nous reconnectant à la terre qui nous nourrit, en prenant le temps de comprendre le miracle qui transforme une graine en de multiples fruits, que nous trouverons les ressources nécessaires pour construire une société véritablement intelligente et pérenne.
Car, selon lui, l’agriculture tient la place centrale de nos organisations humaines. Elle conditionne non seulement notre capacité à nous nourrir et donc à survivre, mais également la possibilité d’élaborer nos cultures et toutes les activités qui constituent nos sociétés.
Or, nous sommes aujourd’hui face à un choix. Continuons-nous à favoriser l’agriculture industrielle, responsable de près de 70 % des destructions écologiques sur la planète et de la disparition de millions de petits paysans ? Ou prenons-nous le tournant de l’agroécologie qui, selon nombre d’experts, permettrait de nourrir sainement l’humanité tout en régénérant les écosystèmes ? Pierre Rabhi, un des pionniers de l’agroécologie, met les choses au point dans un dialogue passionnant avec Jacques Caplat, chercheur et agronome. À la fois scientifique, politique et philosophique, cet ouvrage éclaire la relation entre l’être humain et la nature, et propose des solutions à mettre en oeuvre par tous.
Marie Monique Robin, les moissons du futur, comment l’agroécologie peut nourrir le monde, Arte, 2012 Si on supprime les pesticides, la production agricole chutera de 40% et on ne pourra pas nourrir les gens… » Prononcée par le patron français de l’industrie agroalimentaire lors d’une émission de télévision à laquelle Marie-Monique Robin participait, en mars 2011, cette affirmation est répétée par les promoteurs privés ou publics de l’agriculture industrielle. De son côté, après les émeutes de la faim qui ont secoué la planète en 2008, Olivier de Schutter, le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations Unies, affirmait qu’au contraire il faut « changer de paradigme » et que seule l’agro-écologie peut relever le défi de la faim et répondre aux besoins d’une population croissante. Qui croire ? C’est à cette question que le documentaire Les moissons du futur tente de répondre, en menant l’enquête sur quatre continents (Afrique, Asie, Amérique du Nord et du Sud, et Europe). S’appuyant sur les témoignages d’experts (agronomes, économistes, responsables politiques, représentants d’organismes internationaux, et de nombreux agriculteurs), le film dresse un bilan de la « Révolution verte » qui, après un demi siècle, n’est pas parvenue à nourrir le monde, tandis qu’elle participait largement au changement climatique, épuisait les sols, les ressources en eau et la biodiversité, en poussant vers les bidonvilles des millions de petits paysans. Il montre qu’un peu partout dans le monde des expériences pratiquant l’agriculture familiale et biologique sur une large échelle sont hautement efficaces d’un point de vue agronomique et économique et qu’elles représentent un modèle d’avenir car elles s’inscrivent dans le cadre d’un développement durable. Il confirme que « l’on peut faire autrement » pour résoudre la question alimentaire en respectant l’environnement et les ressources naturelles, et en (re)donnant aux paysans un rôle clé dans cette évolution indispensable à la survie de l’humanité.
Isabelle Saporta, Du courage ! Fayard, 2017. « Si nos dirigeants ne souhaitent pas changer le monde, nous si. Et du courage, nous en avons à revendre… » Isabelle Saporta est journaliste et documentariste. Elle chronique régulièrement sur RTL et sur France Inter (dans « Co2 mon Amour »). Elle a notamment publié Le Livre noir de l’agriculture, Vino Business, dont elle a tiré un documentaire, et Foutez-nous la paix !
Made in Local, emploi, croissance, durabilité et si la solution était locale ? Raphael Souchier, 2013 Parti à la rencontre de nombreux entrepreneurs qui, en France et ailleurs, se sont engagés dans cette voie, Raphaël Souchier rapporte leurs expériences, de la création de systèmes locaux de nourriture à la relocalisation industrielle, de l’invention d’outils de financement à celle de nouveaux médias. Il s’intéresse en particulier au mouvement BALLE, pionnier de cette nouvelle approche, qui réunit plus de 30 000 entreprises locales dans 80 villes et régions d’Amérique du Nord. Entrepreneurs, commerçants, agriculteurs, universitaires, citoyens des deux continents ont partagé avec lui leurs défis, mais aussi leur vision et leur engagement quotidien pour changer la société et pour reconstruire leurs territoires. Peu à peu se dessinent les contours d’une « nouvelle économie locale » qui redonne du sens au travail et à la coopération, permettant à des territoires entiers de revivre. Et si le local était la solution ? Made in local rend accessible tout un vivier d’idées, d’expériences et d’outils pour penser et vivre l’économie autrement. Raphaël Souchier mêle ainsi dans son livre témoignages, entretiens et analyses de ces nouvelles économies locales, porteuses de solutions innovantes et inspirantes. Dans une préface limpide, Ervin Làszlò -philosophe des sciences, théoricien des systèmes complexes et président du Club de Budapest- montre en quoi cette question est essentielle à le compréhension et à l’action dans notre société mondialisée.
Saison Brune, Philippe Squarzoni, (BD) Delcourt 2012 Été 2006. Philippe Squarzoni finalise son album politique Dol, mais il lui reste un passage à traiter, celui de l’écologie. Peu connaisseur, il veut maîtriser son sujet et parler en détail du changement climatique. Déstabilisé par l’ampleur du problème, il s’interroge, s’informe, interviewe des spécialistes, se trouve confronté à des impasses, ou renvoyé à de nouveaux questionnements. S’ensuivent cinq ans de recherches…
Peter Wohlleben, La vie secrète des arbres. Forestier, Peter Wohlleben a ravi ses lecteurs avec des informations attestées par les biologistes depuis des années, notamment le fait que les arbres sont des êtres sociaux. Ils peuvent compter, apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins malades. Ils avertissent d’un danger en envoyant des signaux à travers un réseau de champignons appelé ironiquement « Bois Wide Web ».